Captain' Mental

Tous les enfants sont différents

Accepter la personnalité de son enfant, son évolution et l'accompagner de façon bienveillante.

4mn

Bonjour Captain '

Aujourd'hui nous parlons des enfants, de leur individualité et de notre capacité à les accompagner au mieux de façon bienveillante à grandir et évoluer à leur propre rythme. Etre parents c'est une aventure de vie déroutante mais pleine de bonheur. Comment survivre à ces émotions qui nous assaillent, comment accompagner l'enfant dans son individualité ?
C'est Sylvie Delanoue, auteur du livre "Tous les enfants sont différents" aux éditions LEDUC qui nous explique comment aider nos enfants à déployer leur personnalité.
« J’ai souvent observé que le plus difficile en tant que parent est de ne pas savoir quoi faire pour aider son enfant. »

On  s’imagine  connaître  son  enfant  car  il  s’inscrit  dans  notre  continuité,  mais  un  jour,  parce  qu’il  porte  des  lunettes,  parce  qu’il  nous  dit  non et s’oppose plus fort que d’habitude, parce qu’il pleure ou se plaint au-delà  des  limites  de  notre  patience,  parce  qu’il  est  allé  pour  la  première fois chez le coiffeur et que les boucles de son enfance ont disparu, on a l’impression de ne plus le reconnaître.

« À ce moment-là, j’ai vu qu’il n’était pas uniquement la chair de ma chair, m’a confié Julie ; ça a changé mon regard sur lui, et là je me suis dis :

« Mais comment je vais faire ? Je ne le reconnais plus ! »

Les occasions sont multiples de constater, tôt ou tard, qu’une partie de lui nous devient étrangère.J’ai souvent observé que le plus difficile en tant que parent est de ne pas savoir quoi faire pour aider son enfant. On souhaite contribuer à son bonheur,  mais  on  se  sent  démuni.  Si  cette  situation  se  répète  ou  dure  dans le temps, un manque de confiance en soi et en ses propres capacités d’être parent s’installe. Des tensions dans le couple peuvent aussi apparaître. La communication avec l’enfant devient difficile, la patience s’émousse et cet être, pourtant chéri, peut devenir dérangeant pour le confort de la vie quotidienne.

Dans la recherche de solutions, on peut faire appel à la raison et argumenter :

« Mais si, c’est important que tu ailles à l’école... » ;

« Mais si, il faut que tu te tiennes bien à table... » ;

« Mais non, tu ne peux pas indéfiniment faire pipi par terre... » ;

« La musique ? Il n’y a pas que ça dans la vie... »

L’explication est en général fatigante et peu efficace dans la durée. Que faire alors ? Baisser les bras et laisser faire, faute d’énergie pour se battre ? Rentrer  dans  un  rapport  de  force  qui  contraint  l’enfant  par  la  punition, la menace... parce qu’il a eu raison de notre patience ? On  essaie  tout  ce  qui  est  à  notre  disposition  jusqu’à  ce  que  l’enfant  nous  renvoie  cette  impression  désagréable  qui  ressemble  à  un  sentiment d’impuissance. Là où certains souhaitent une fille, un garçon, réussite, santé, richesse, diplômes ou transmission du nom, rester à l’écoute de ce qui va émerger du monde intérieur de votre enfant avec la certitude que son potentiel se révèlera me semble essentiel : cette attitude face à la vie lui permettra de prendre les bonnes orientations dans son existence.

« Prendre en compte le monde intérieur de l’enfant nous éclaire et nous invite à un nouveau regard sur l’éducation.»

Quand, dans le miroir de vos yeux, votre enfant se sent porteur de ce potentiel créateur, tout son élan de découvrir le monde se manifeste. Il se  sent  vivant,  compris  et  existant.  L’enfant  n’est  pas  éduqué  uniquement pour s’insérer dans un contexte socio-économique et pour épouser la tradition de sa famille, de son clan et de sa culture. Dans son identité profonde, l’enfant ne peut être ni domestiqué ni dressé, tout comme il ne peut se satisfaire du « prêt-à-penser » ou de réponses  toutes  faites.  Considérer  qu’un  enfant  naît  avec  une  identité  qui  lui  est  propre  met  en  perspective  son  développement  dans  une  dimension plus vaste.

Dans mon livre, je mets en lumière le lien entre notre singularité psychologique et les lois universelles qui président à la constitution de notre corps car elles sont reliées. J’explore notamment l’impact qu’a le passage entre la vie prénatale liquidienne et la vie postnatale aérienne sur le développement de l’enfant, adulte en devenir.

J’y souligne également combien les tissus de notre corps, notamment les fascias, mais aussi nos os, nos organes, et nos sens, gardent en mémoire le mouvement vivant qui sculpte profondément les êtres absolument uniques que nous sommes. J’offre des pistes permettant de retrouver ce mouvement lorsqu’un enfant ou un adulte le perd.

Ce livre s’adresse donc tant aux parents qui se soucient du bien-être sensoriel et intérieur de leur enfant, qu’aux adultes qui s’intéressent aux chemins pouvant les aider à retrouver leur propre sensorialité, ce terreau si essentiel au bon développement de la vie.

« S’ils n’ont pas les mots pour le dire, leur corps parle. »

Lorsque les enfants ou les enfants que nous avons été ressentent et s’accordent à leur ressenti, à ce qu’ils voient ou à ce qu’ils entendent, il devient possible de poser une parole et de développer une plus grande clarté sensorielle et émotionnelle. Cela donne du sens à ce qui est vécu, génère un apaisement et permet un déploiement de l’élan vital. L’éveil d’une sensibilité nouvelle de la perception de soi appelle une nouvelle manière de concevoir le corps et la conscience.  

Fascia-praticienne et fondatrice de l’École du Sentir, j’accompagne les adultes et les enfants confrontés aux aléas de l’existence.

L'auteur.e
Sylvie Delanoue
Enfant/Santé mentale/Parentalité/Psychologie positive/Anatomie/